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02 avril 2017

Quelques questions sur la Turquie : Dorothée Schmid sera mon invitée le 9 avril



Dimanche prochain, j'aurais le plaisir de recevoir Dorothée Schmid. Nos auditeurs commencent à bien la connaitre.  Pour rappel, elle dirige le programme "Turquie / Moyen Orient" à l'Institut Français des Relations Internationales. Elle vient de publier un livre incroyablement riche, "La Turquie en 100 questions", édité chez Tallandier. 270 pages nous offrent une brillante synthèse, à la fois factuelle et analytique sur ce pays. L'ouvrage se décline en une série de grands chapitres : Histoire, Politique, Culture et Société, Religion, Economie, Géopolitique et enfin France et Union Européenne. Alors d'un côté, c'était a priori très facile de construire l'émission : il suffisait de reprendre tels que les titres de certains chapitres, en choisissant parmi les 100 questions du livre ; mais j'ai pensé qu'il était plus intéressant de reformuler les questions, par thématique et en recoupant ce qu'elle avait écrit au fil des pages. Et puis, il fallait faire des choix, alors j'ai préféré que l'on aborde plutôt ce fascinant pays en essayant de comprendre ses racines, ses invariants, et tout ce qui a construit la mentalité turque, des Ottomans au régime actuel d'Erdogan. On évoquera plutôt les questions de société, et on reparlera, à d'autres occasions, de la Géopolitique et de la question kurde.

Parmi les questions que je poserai à Dorothée Schmid :

-        Vous évoquez au chapitre 11 les "Jeunes Turcs", qui à la fin du 19e siècle ont fondé une organisation secrète pour moderniser l'Empire Ottoman sur des bases libérales : on sait que cela a fini dans un bain de sang, avec le désastre de la Première Guerre Mondiale et le Génocide Arménien. Dans votre introduction et au fil du livre, vous rappelez les réalisations de l'AKP à ses débuts au pouvoir : pensez-vous, au vu de l'actualité récente, que cela peut finir aussi mal ?
-        Une série de chapitres ont pour titres des questions très précises : "Pourquoi l'Empire Ottoman a-t-il disparu ?" "Quand ont été tracées les frontières de la Turquie actuelle ?" "Pourquoi Ankara est-elle la capitale et non Istanbul ?". Et la Turquie est-elle simplement la réduction d'un Empire disparu, ou au contraire un État neuf, qui n'est pas tout à fait une nation ?
-        Aujourd'hui, on craint l'islamisation à marche forcée en Turquie, et on dénonce le rôle - au départ ambigüe - du gouvernement AKP vis à vis du Daech ; beaucoup regrettent l'époque "laïque" des premières décennies : cependant, je vous ai trouvé assez sévère vis à vis de la mouvance kémaliste, pourquoi ?
-        J'ai relevé un chiffre incroyable page 152, le budget de la "Diyanet", direction des affaires religieuses, est de 1,75 milliards de dollars par an, soit le double du budget du ministère de la santé : la ré islamisation est-elle irrévocable  ?
-        Tout le monde est au courant de la vague de répression depuis le coup d'Etat manqué de juillet 2016. Existe-t-il encore des médias d'opposition ? Et finalement, est-ce qu'il y a eu dans le passé des vrais périodes sans censure, avec un presse libre et puissante ? Même si vous écrivez aussi que les élections ne sont pas truquées, peut-on parler toujours de démocratie sans liberté de la presse ?
-        Par contraste avec ces faces sombres de la Turquie, il y a eu le réel décollage économique à partir de l'arrivée au pouvoir de l'AKP. Un chiffre le résume, le PIB par habitant a triplé. Votre livre nous donne plusieurs pistes, l'accord de libre échange avec l'Union Européenne en 1996, le dynamisme des nouveaux entrepreneurs, les "Tigres anatoliens", la conquête de nouveaux marchés. Qu'elle en est la raison principale, à votre avis ? Les Turcs ont-ils des atouts pour affronter la période actuelle, avec le fardeau des réfugiés syriens, la crise sécuritaire et la chute du tourisme ?

On parle de plus en plus de la Turquie, avec la crise ouverte entre son Président Recep Tayyip Erdogan, et l'Union Européenne : j'espère vraiment que vous serez nombreux à l'écoute, ce livre là le mérite vraiment !

J.C