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21 janvier 2018

Les Chrétiens orthodoxes, entre Israël et monde arabe

Le Patriarche Theophilos III se rendant au Noël orthodoxe, Bethléem, 6 janvier 2018

C’est une émission bien particulière que je vous proposerai dimanche prochain, car pour la première fois je recevrai dans ma série un ecclésiastique, le Père Alexander Winogradsky Frenkel. Alexander Winogradsky Frenkel appartient au Patriarcat orthodoxe de Jérusalem, où il vit même s’il fait de longs séjours en France et en Europe. Il parle parfaitement le français, mais aussi l’hébreu et plusieurs langues slaves. Il nous expliquera plus précisément quelles sont ses responsabilités dans la ville sainte mais aussi dans la société israélienne, responsabilités qui vont largement au-delà de celles d’un Père de l’Église. Il est engagé depuis longtemps dans le dialogue judéo-chrétien, un dialogue difficile au Moyen-Orient car les Églises – et en particulier celle à laquelle il appartient, la « Grecque orthodoxe » - doivent composer politiquement avec les gouvernements et les peuples du monde arabe, où vivent encore des minorités chrétiennes ; et cela dans une relation traditionnellement de soumission. Or, son Patriarcat est situé à Jérusalem, capitale d’Israël et ville réunifiée depuis 50 ans. Ce fait n’est pas accepté, ni par les voisins d’Israël, ni par la communauté internationale, et le transfert décidé par les États-Unis de leur Ambassade a provoqué une onde de choc dont nous parlerons, naturellement. Je dois dire enfin que nous sommes tous les deux des « bloggeurs » sur l’édition française du « Times of Israël » ; les articles qu’il écrit sur ces sujets sont très riches d’enseignements, et j’y ai trouvé naturellement la matière pour cette interview.

Parmi les questions que je poserai au Père Alexander Winogradsky Frenkel :

-          Quelle est votre origine ? Depuis combien de temps vivez-vous en Israël ? Et comment s’explique votre passion pour ce dialogue judéo-chrétien ?
-          Depuis quand existe l’Église de Jérusalem ? Pourquoi dit-on qu’elle est grecque, est-elle grecque par sa langue ? Est-ce que vous dépendez d’une hiérarchie extérieure, comme les Catholiques reconnaissent l’autorité du Pape ?
-          Le contexte est difficile pour le dialogue judéo-chrétien dans la région. Au moment de Vatican II, les Églises d’Orient ont refusé la réconciliation avec les Juifs décidée par les Catholiques ; il y a aussi un antisémitisme viscéral, exprimé par les responsables de ces Églises. Comment expliquer ce que vous appelez dans un article « l’altérité totale à l’existence légale d’un État juif et israélien » ?
-          Dans un très long article publié le 20 novembre dernier sur votre blog du « Times of Israël », vous évoquez une affaire qui est venue empoisonner les relations entre le Patriarcat de Jérusalem et les autorités israéliennes : il s’agit de la vente de deux hôtels situés près de la Porte de Jaffa. La Cour de justice de Jérusalem a débouté les plaignants de votre Église : est-ce que la crainte d’une expropriation progressive existe, ou est-elle entretenue côté arabe ?
-          Nous avons vécu une campagne internationale en réaction à la décision du Président Trump de reconnaitre Jérusalem comme capitale d’Israël. Vous avez des contacts avec les populations et avec les responsables religieux de votre Église : comment expliquez-vous la virulence des réactions chrétiennes qui s’alignent tout à fait sur la position palestinienne, mais aussi plus largement arabe et musulmane ?
-          Que penser des luttes d’influence avec l’Église sœur de Russie, par rapport à l’agenda de Valdimir Poutine, victorieux en Syrie et vu par les chrétiens d’Orient comme un sauveur qui les a préservés du Daech ?

Les radios de la fréquence juive de Paris évoquent largement l’actualité israélienne, et ce n’est pas, vous le savez, le sujet dominant dans ma série. Mais j’ai pensé utile, vu l’actualité autour de Jérusalem, de vous présenter cette interview : soyez nombreux à l’écoute !

J.C