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15 septembre 2017

Impressions d’un voyage à Tunis : Maya Nahum sera mon invitée le 24 septembre

Michel Boujenah, pendant son spectacle à Carthage le 19 juillet 2017

J’ai intitulé ce numéro de « Rencontre », « Impressions d’un voyage à Tunis », et c’est avec plaisir que nous allons traiter d’un pays arabe un peu oublié dans ma série. Pour en parler, nous serons deux natifs du pays, et en même temps deux producteurs de Judaïques FM, puisque mon invitée sera Maya Nahum. Maya Nahum est écrivain, et elle produit sur notre antenne l’émission littéraire « L’étoile et le jasmin ». Une série crée par son père, André zal, l’inoubliable pilier de notre station qui nous a quitté en décembre 2015. Or André Nahum, lui le pionnier de la mémoire judéo-tunisienne, a en quelque sorte provoqué une rencontre dont elle va nous parler, et qui l’a conduite à Tunis au mois de juillet, en pleine polémique sur le spectacle que devait y donner Michel Boujenah : alors elle vas nous raconter cela. Mais, sur place, elle a découvert un grand projet associé à la mémoire juive dans ce pays, et elle a écrit ensuite sur le blog qu’elle tient dans le « Huffington Post », le 28 juillet, un article remarquable intitulé « Les Juifs sont-ils un outil de la démocratie tunisienne ? ». Pourquoi ? Comment ? Cette émission va contribuer au débat qu’elle a lancé.

Parmi les questions que je poserai à Maya Nahum :
-     La famille Nahum avait voulu rendre hommage à André en janvier dernier, et beaucoup de témoins ont parlé de lui. Parmi eux, un universitaire tunisien que tu as découvert mais que je connaissais personnellement depuis très longtemps puisqu’il a fait partie des premiers invités de cette émission. Il s’agit du professeur Habib Kazdaghli : pourrais-tu rappeler qui il est, le travail qu’il mène depuis vingt ans, et ce qu’il a évoqué lors de cette soirée ?
-    Habib Kazdaghli est un intellectuel qui a des opinions bien arrêtées, il est de Gauche et il faisait partie de l’opposition pacifique au régime Ben Ali ; il a donc, comme la grande majorité des Tunisiens, soutenu la révolution de 2011 ; mais très vite il a été attaqué par les islamistes au sein même de son université, et ton article l’évoque : peux-tu le rappeler ici ?
-      Tu as fait ton voyage alors que « l'affaire de l'humoriste "sioniste" Michel Boujenah battait son plein. L'Union Générale Tunisienne du Travail, exigeait l'annulation du spectacle de l'humoriste au festival de Carthage. Parce que "c'est un sioniste". Le doyen Kazdaghli est monté au créneau. Sa pétition a été signée signée par une trentaine d'intellectuels. Quelle impression as-tu ressenti sur place ? Est-ce que vraiment la population, les journaux, les télévisions ont été divisées sur cette venue de Michel Boujenah ?
-    Tu as donc assisté à ce spectacle de Boujenah. Quelle était l’ambiance sur place ? J’ai lu qu’il y avait une importante protection policière, avec à l’extérieur une manifestation hostile. Combien étaient-ils de part et d’autre ?
-    Habib Kazdaghli vous a parlé aussi d’un projet de « musée du patrimoine juif ». C’est un projet qui est porté aussi par une historienne réputée du Judaïsme d’Afrique du Nord, Lucette Valensi, professeur à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Ce projet est-il soutenu par les Autorités ? Et, est-ce que les bases existent pour bâtir un tel musée : le local ? Le financement ? Le contenu ?
-   Au-delà de l’argument « c’est trop tard », on entend des propos assez négatifs chez beaucoup de « Tunes ». Est-ce que c’est de la pure rancœur, dans le contexte de haine du au conflit avec le monde arabe, qui n’en finit pas ? Est-ce à cause maintenant d’un rejet global des musulmans, qui s’explique par le terrorisme islamiste ? Est-ce qu’il n’y pas aussi, des arguments qu’on peut entendre : par exemple la Tunisie n’a pas su retenir ses Juifs ; un musée peut faire l’impasse sur les conditions du départ, et repeindre en rose le passé ; et enfin le gouvernement tunisien reste sur une ligne de rejet total d’Israël, contrairement au Maroc.
-    Pour revenir au titre et à la conclusion de ton article : « Les Juifs sont-ils un outil de la démocratie tunisienne ? ». Pense-tu vraiment que les Tunisiens démocrates, comme ceux qui se sont mobilisés pour que le spectacle de Boujenah ne soit pas annulé, ont besoin de nous ?


Une émission qui devrait, en toute logique, intéresser tous les originaires de Tunisie : mais au-delà, je l’espère beaucoup de monde … soyez nombreux à l’écoute !

J.C