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30 août 2015

Bourj Hammoud, capitale arménienne du Liban


Et si on oubliait, pour une fois, les Juifs, les Arabes, et leurs conflits ? Pour parler d'une autre population du Moyen-Orient, qui a aussi un génocide en héritage, mais qui elle a trouvé refuge ensuite dans les pays voisins - et ennemis farouches - d'Israël ?

Tel est le cas des Arméniens du Liban, qui ont construit après la Première Guerre Mondiale une "capitale en exil" à Bourj Hammoud, un faubourg de Beyrouth aujourd'hui complètement inséré dans la mégapole libanaise, et où les populations sont de plus en plus mélangées.

L'émission "Chrétiens orientaux" sur France 2 a consacré un reportage fort intéressant à ce quartier, et j'ai le plaisir de le partager avec vous.

J.C


28 août 2015

Afghanistan: la mort d'une seule femme changera-t-elle le pays?


Farkhunda, 27 ans, a été battue à mort, puis brûlée et jetée dans le lit d'une rivière à Kaboul par une foule furieuse qui l'accusait à tort d'avoir brûlé le Coran. Alors que le procès de ses agresseurs est en cours, son cas peut-il constituer un tournant pour les femmes en Afghanistan?

"Comment la mort d'une seule femme pourrait changer l'Afghanistan." Après le lynchage de Farkhunda, 27 ans, et le procès de 49 suspects mis en cause dans cette affaire, une responsable de USaid dans ce pays écrit dans le Guardian à quel point Kaboul se trouve à un tournant de son histoire sociale. "Personne ne peut ignorer ce changement quand on voit des milliers de personnes manifester à Kaboul", ou quand "des femmes lancent 'Nous sommes toutes Farkhunda' sur sa tombe", avance-t-elle.  
L'Afghane de 27 ans avait été battue à mort, puis brûlée et jetée dans le lit d'une rivière à Kaboul par une foule furieuse qui l'accusait d'avoir profané le Coran, en mars dernier. Des centaines de personnes, choquées par sa mort violente s'étaient mobilisées. Et fait rare en Afghanistan, le cercueil de la jeune femme avait été porté au cimetière par des femmes.  
Le drame, condamné à la fois par le président Ashraf Ghani et les talibans du mollah Omar, avait provoqué de nombreuses protestations en Afghanistan ainsi qu'à l'étranger. Le mouvement "Justice pour Farkhunda" s'était mis en place pour dénoncer les violences faites aux femmes, mais aussi le charlatanisme et l'ignorance crasse à l'origine de cette affaire. 

Quatre condamnations à mort à l'issue d'une "farce"

Un tribunal de Kaboul a condamné à mort mercredi quatre hommes parmi les 49 suspects mis en cause, avec des chefs d'accusation allant de violences à meurtre. Parmi ces condamnés à mort figure un mollah auto-proclamé, Zainul Abiddin, qui vendait des amulettes près d'une mosquée de Kaboul et qui a été à l'origine du déchaînement de violences contre la jeune femme. Or l'enquête a révélé que Farkhunda n'avait jamais brûlé le Coran, mais plutôt dénoncé les activités de ce vendeur d'amulettes comme étant non conformes à l'islam. Contrarié, ce dernier l'avait alors accusée de blasphème et mobilisé une foule pour la lyncher devant des policiers qui étaient restés passifs.  
Le tribunal de première instance a aussi condamné mercredi huit autres hommes à 16 ans de prison et en a relaxé 18 autres, faute d'éléments à charge, dans ce procès qui a débuté samedi dans la capitale afghane. Outre les 30 personnes sur lesquelles le tribunal s'est prononcé mercredi, 19 policiers seront fixés sur leur sort dimanche. Mais la famille de Farkhunda dénonce d'ores et déjà une "farce". "Il y avait des milliers de personnes impliquées dans le meurtre de ma soeur et le tribunal n'en a condamné que quatre", a estimé son frère Mujibullah. 
A Kaboul, "de nombreuses femmes n'ont guère de difficulté à se mettre dans la peau de Farkhunda", écrit encore la responsable humanitaire dans le Guardian. "Les armes des seigneurs de guerre ont été remplacées par le champ de mines de la violence collective, des menaces et du harcèlement verbal". Depuis 2002, les femmes ont remporté des batailles en Afghanistan, mais pour gagner la guerre contre les violences dont elles sont encore victimes, "elles devront éduquer leurs maris, leurs fils, leurs frères et leurs pères." 
Dans un rapport publié en avril, l'ONU avait souligné que l'accès à la justice pour les femmes devait être "renforcé" en Afghanistan. Le rapport estime notamment que seulement 5% des affaires dans lesquelles les auteurs sont identifiés mènent à des procès et des condamnations devant la justice.  

L'Express, 8 mai 2015

25 août 2015

Le martyre du Yémen, dans l’indifférence absolue



Il devait y avoir une trêve humanitaire le 17 juillet. Elle n’a pas eu lieu, en dépit des appels, de plus en plus pressants, de l’ONU et de la Croix-Rouge internationale. Voilà quatre mois déjà que le Yémen, pourtant habitué à la guerre, vit à l’heure des bombardements urbains et d’une crise humanitaire chaque jour plus dramatique. Encore quelques mois de combats, et le pays ressemblera à la Syrie, une mosaïque de chefs de guerre locaux, s’affrontant à l’arme lourde au beau milieu d’une population traumatisée. Le Yémen, l’Arabie heureuse de l’Antiquité, est, une fois de plus, en voie de dislocation – reflet et théâtre, parmi d’autres, des conflits qui divisent le Moyen-Orient d’aujourd’hui.

Est-ce la complexité des lignes de fracture de ce pays – régionales, religieuses, politiques –, l’éloignement ou un sentiment de désespoir, l’épuisement de nos capacités d’indignation ? Toujours est-il que le calvaire vécu par le Yémen ne fait ni la « une » des journaux ni ne mobilise qui que ce soit en Europe ou aux États-Unis. Pourtant, en quatre mois, la guerre qui s’y déroule a fait près de 3 000 morts et quelque 10 000 blessés, selon les ONG humanitaires. Elle a mis 1 million de réfugiés intérieurs sur les routes. Elle prive 80 % de la population – 25 millions d’habitants, parmi les plus pauvres du monde – d’un nombre croissant de produits de première nécessité : eau potable et médicaments, notamment.

Bombardements à l’aveugle
Enfin, à Sanaa, la capitale, et ailleurs, les bombardements, particulièrement ceux de l’aviation saoudienne, ont détruit une partie d’un héritage architectural classé au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. Là encore sans choquer outre mesure la « communauté internationale ».
Qui se bat contre qui ? A très gros traits, il y a, d’un côté, l’ancien président Ali Abdallah Saleh, appuyé par une partie de l’armée et par les milices houthistes, qui, partis du nord du Yémen, ont déferlé sur le Sud et sa capitale régionale, le port d’Aden. Ils sont aujourd’hui sur la défensive. Car, de l’autre côté, l’Arabie saoudite et neuf autres pays arabes sont à l’offensive pour restaurer Abd Rabbo Mansour Hadi, le dernier des présidents en place, et les forces qui lui sont restées loyales.

Les houthistes sont présentés comme l’instrument de l’Iran au Yémen
Les houthistes sont présentés comme l’instrument de l’Iran au Yémen. La République islamique est soupçonnée de vouloir un point d’appui dans le golfe d’Aden, qui contrôle l’accès, en mer Rouge, du détroit de Bab-el-Manded, point de passage-clé pour le pétrole de la région. Au nom de la lutte contre les velléités de domination régionale de l’Iran, l’Arabie saoudite est entrée en guerre au Yémen en mars 2015, entraînant d’autres pays arabes dans l’aventure.
Les houthistes sont accusés de massacres divers, bombardant à l’aveugle, notamment les alentours d’Aden. L’aviation saoudienne bombarde, elle, de manière tout aussi indiscriminée : hôpitaux, centrales électriques, réservoirs d’eau – plus de la moitié des victimes sont des civils. A quoi il faut ajouter des attaques dues à l’Al-Qaida locale et des attentats imputés à une branche yéménite de l’État islamique, sans trop savoir qui est derrière l’une et l’autre de ces filiales djihadistes. De peur de mécontenter un peu plus Riyad, déstabilisé par l’accord sur le nucléaire iranien, les États-Unis ont pris le parti de la coalition arabe.

Au milieu, les Yéménites meurent, dans une assourdissante indifférence.

Éditorial du journal "Le Monde",

21 juillet 2015

23 août 2015

Des "goodnews" pour retrouver le moral




Comme je l'écrivais dès mon retour ici, l'été n'a pas été tellement porteur de bonnes nouvelles : raison de plus pour vous faire partager des "goodnews" ... non, il ne faut pas désespérer des Hommes en particulier, et de tous les Arabes ou Musulmans en particulier ; et, même si quelques hirondelles n'annoncent pas le Printemps (surtout au mois d'août), ce sont des informations qui font plaisir à lire.

1) Minorité totalement intégrée dans le pays - ils font ainsi tous leur service militaire - les Druzes se distinguent par leur niveau d'éducation : ainsi, c'est dans un de leurs villages que l'on compte le plus fort pourcentage de diplômés, et pas dans une agglomération juive ... "apartheid, vous avez dit apartheid" ? lire ceci .

2) Certes, elle n'est pas représentative de l'ensemble de la forte minorité arabe, qui en majorité - et tout en restant pacifique - soutient les Palestiniens dans cet interminable conflit : mais le parcours de Lucy Aharish mérite d'être connue. Cette arabe chrétienne, journaliste , présentatrice sur la chaîne I-24 (voir photo) a entendu dans sa jeunesse des propos racistes, qui refont surface après chaque attentat. Pourtant, elle s'identifie totalement au pays ; et elle a été choisie pour allumer une des torches lors du jour de l'Indépendance ! Lien sur l'article du "Times of Israël" .

3) Passons aux voisins du pays : il existe une collaboration militaire, même si elle reste discrète, avec la Jordanie ... à qui Israël va même fournir des hélicoptères de combat d'après cette information donnée sur le site israélien Ynet

4) Pendant ce temps là, les relations se sont aussi fortement réchauffées avec l'Egypte depuis le renversement des Frères Musulmans : cet article du "Times of Israël" fait le point sur ce rapprochement, qui concerne aussi le regard porté sur les Juifs par certains médias ; ce sera très long pour remonter des décennies de propagande antisémite, mais cela commence à changer, voir sur ce lien .

5.Et pour finir, un dernier rayon de soleil : ce brillant chercheur est un citoyen israélien arabe. Il travaille au prestigieux Technion de Haïfa, et il est spécialiste en nanotechnologies. Et il donne des cours sur Internet en anglais, et en arabe : des milliers d'étudiants vivant dans tout le Moyen-Orient suivent ce programme, lisez ceci .

J.C

21 août 2015

Charles Landelle, une oeuvre d'Algérie

Femme de Tlemcen, toile de Charles Landelle

Une toile sur la Toile
- août 2015 

Charles Zacharie Landelle, né en 1821 à Laval, était un peintre de genre et portraitiste français. 

On trouvera une biographie largement illustrée sur ce lien.

Il se rendit régulièrement en Algérie pendant une douzaine d'années, y réalisa des portraits très réussis ... et j'ai en particulier apprécié la fraicheur de cette toile, qui réunit une femme et un petit enfant.

J.C