Rechercher dans ce blog

06 mars 2015

Eli Cohen, in memoriam

Eli Cohen (à gauche) pendant son procès
 
Introduction :
Impossible d'oublier dans ce "mois de la Syrie", publié sur le blog d'une émission de la fréquence juive, la figure légendaire d'Eli Cohen (1924-1965). Considéré comme un des plus grands espions de l'Histoire contemporaine, les renseignements qu'il fit parvenir à Israël ont joué un rôle décisif dans la victoire de la Guerre des Six Jours.

J'ai repris intégralement la version française de Wikipedia pour cet article, à l'exception du paragraphe sur son arrestation et son exécution, où la version anglaise est beaucoup plus complète.

J.C


Enfance et éducation



Son père, Saul Cohen, né à Alep en Syrie, vit en Égypte depuis ses 7 ans. C'est là que naît Eli dans une famille juive modeste. Il reçoit une éducation religieuse juive orthodoxe. Eli se montre très doué pour les mathématiques (il désire devenir ingénieur après avoir failli opter pour le rabbinat) les langues étrangères et doté d'une mémoire exceptionnelle, ce qui lui rendra service pour ses activités de renseignement.


Activités



En1944, Eli Cohen rejoint le mouvement sioniste d'Alexandrie. Il est impliqué dans des actions clandestines visant à permettre aux juifs égyptiens de rejoindre la Palestine. Il est emprisonné quelques mois pour son implication dans l'affaire Lavon. Il rejoint Israël en  1957 suite à l'expulsion des juifs d’Égypte après la crise de Suez . Il devient analyste pour le contre-espionnage militaire. Blessé par le rejet de sa candidature au Mossad, il quitte l'armée, devient employé de bureau dans un cabinet d'assurance de Tel Aviv et épouse en 1959 Nadia, une nouvelle immigrante d'Irak. En1960, son dossier de candidature étant rouvert, il est engagé par les services de renseignements israéliens en tant qu'« illégal » : ne bénéficiant d'aucun statut protecteur comme celui de diplomate, il opèrera à l'étranger sous une fausse identité. Il est pris en main par Yitzhak Shamir. Le contrôle de ses activités sera transféré au Mossad en 1964.

En1961, il est envoyé en Argentine (où il existe une forte communauté arabe, un demi million d'exilés) pour y élaborer sa couverture en tant que marchand arabe syrien, notamment de meubles damascènes, sous le nom de Kamel Amin Taabat. Eli Cohen entretient là-bas de nombreuses relations au cœur des communautés arabes locales, notamment le général Amin al-Hafez, attaché militaire syrien à Buenos Aires. Moins d'un an plus tard, il « revient » à Damas et gagne progressivement la confiance de plusieurs militaires et officiels du gouvernement syrien. Il transmet des informations aux services israéliens par radio et lettres secrètes ou même directement une fois tous les 6 mois au cours d'un voyage d’affaires en Europe, profitant à cette occasion pour rendre visite à sa famille à Bat Yam.

Il joue la carte du parti Baas qui est contre le projet de République Arabe Unie et entretient progressivement des relations d'amitiés avec des personnalités au plus haut niveau du pouvoir syrien, incluant Hafez al-Assad. Quand celui-ci devient Premier ministre, Cohen-Taabat est même pressenti pour un poste d'adjoint au ministre syrien de la Défense.

Cohen réussit notamment à visiter les fortifications syriennes des hauteurs du Golan. Il rapporte ainsi aux services israéliens la disposition des bunkers et des bases de tir syriens organisés en trois lignes. Certains ajoutent qu'il aurait ainsi suggéré aux officiers syriens que des arbres à eucalyptus soient plantés autour des bunkers syriens pouvant viser le territoire israélien, prétendant officiellement que ces arbres pourraient servir d'abris naturels aux postes avancés. La plantation de ces arbres fut décidée par les autorités syriennes, suivant ses conseils. Cela permit surtout aux soldats de Tsahal de pouvoir facilement localiser les bunkers syriens lors de leur bombardement pendant la Guerre des Six Jours.

Cohen transmet également les identités de nombreux pilotes syriens, ce qui aura notamment pour effet d'empêcher le bombardement de Tel Aviv en 1967 par l'aviation syrienne.

Craignant d'être découvert, au bord de l'effondrement, le Mossad ignore les avertissements de Cohen. Après un séjour de quelques mois en Israël fin 1964, l'« espion au rendement exceptionnel » est renvoyé en mission en Syrie. Certains estiment que le Mossad, bien conscient des risques encourus, avait anticipé la capture de Cohen, espérant ainsi déstabiliser les services secrets syriens par la révélation au grand jour d'un espion si bien infiltré.



Découverte et condamnation








Utilisant un système de détection radiogoniométrique de fabrication soviétique, aidés par des experts détachés par l'URSS, les Syriens découvrirent la source des transmissions vers Israël. Des officiers de la sécurité firent irruption dans l'appartement de Cohen alors qu'il était en train d'envoyer un message vers Israël.

Après avoir été jugé par un tribunal militaire, il fut déclaré coupable d'espionnage et condamné à mort. Il semble qu'il ait été torturé à plusieurs reprises. Israël lança une campagne internationale pour obtenir sa grâce, des Premiers Ministres, des Diplomates et le Pape Paul VI firent des démarches, en vain.



Le 15 mai 1965, il écrivit une dernière lettre à sa femme Nadia, lui demandant "de ne pas passer son temps à pleurer un passé déjà révolu, de se consacrer d'abord à elle-même et de penser à un avenir meilleur".

Le 18 mai, il fut pendu en public sur la place Marjeh à Damas. Sa dernière volonté, voir un Rabbin, fut respectée par les autorités, puisqu'il fut accompagné par Nissim Andabo, le Grand Rabbin de Syrie.



Les autorités syriennes ont toujours refusé de renvoyer le corps de Cohen à sa famille pour qu'il soit enterré en Israël. Les demandes de sa famille sont ignorées par le gouvernement syrien. En février 2007, un officiel turc confirme que son gouvernement est prêt à jouer le médiateur pour obtenir le retour des ossements de Eli Cohen.

Cohen est considéré comme un héros par Israël (des rues et jardins de plusieurs villages d’Israël ainsi qu'un village du Golan portent son nom) et ses contributions ont été admises comme décisives pour l'issue de la Guerre des Six Jours . Un film, "The Impossible Spy", qui fait le récit de sa vie, est projeté au musée international de l'espionnage à Washington.


Source : Wikipedia