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30 janvier 2015

Ravalement : on continue !




Il est rare que les vrais ravalements - ceux qui concernent les façades - soient effectués en hiver ... pourtant, pour cette quatrième édition, force est de constater que c'est à la saison froide, janvier ou novembre, que je fais un point sur mes travaux de rafraichissement du blog.

En quoi consiste ce "ravalement" ? Pour rappel et bien sûr il n'y a aucune retouche "de fond" : je laisse ce que j'ai publié à l'identique du point de vue des textes, et même aussi les liens anciens dont beaucoup ne doivent plus fonctionner - ainsi va l'actualité. Seuls seront revus, en la matière, les articles comprenant des vidéos qui ne sont plus opérationnelles : dans ce cas, soit j'essaie de mettre un lien qui fonctionne pour le même "tube" d'origine, soit je supprime purement et simplement l'article si je ne retrouve plus de petit film. Mes retouches portent : sur les corrections des coquilles de frappe ou d'orthographe, trouvées à la relecture ; sur la typographie, afin de la rendre la plus homogène possible avec ce que vous pouvez lire dans mes publications les plus récentes ; et sur les libellés, corrigés ou complétés - et ce sont des indispensables outils pour "naviguer" parmi d'aussi riches archives !

C'est ainsi que j'ai complètement relu et "mis à neuf" :
- l'année 2005, année fétiche de naissance du blog ;
- l'année 2013 ;
- et (je viens de le terminer), l'année 2012, en remontant ainsi dans le temps.

Je vais continuer, donc, lentement. J'ai donné aussi, en parallèle, la priorités à certains libellés figurant en "liens permanents", en colonnes de droite et de gauche sur la page d'accueil : mais je vous inviterai à visiter ou revisiter tout cela, dans le cadre de la grande visite "portes ouvertes" prévue tout le mois de février, pour les dix ans du blog.

Bon surf !

J.C

28 janvier 2015

"Trois femmes et beaucoup de préjugés" : un nouvel article publié sur le "Times of Israël"



Un nouvel article publié le 30 décembre comme bloggeur associé à l'édition du "Times of Israël". 

Petite précision, cette publication était antérieure au blog repris la semaine dernière ici et qui traitait de la France face au terrorisme : mais priorité à l'actualité brûlante, j'ai donc préféré attendre pour vous parler du présent article.

Dans celui-ci, j'ai évoqué trois émissions passées. Les hasards de mes choix d'invités, en 2014, auront en effet permis à nos auditeurs de découvrir par trois fois des femmes du monde musulman comme personnage à la fois central et emblématique.

La première est musulmane, croyante et d’origine algérienne ; la seconde, née en Iran et militante par la plume contre « les barbus et les corbeaux », est en rupture totale avec la religion ; la troisième est un personnage de roman au fabuleux destin de marrane de notre époque, imaginé par un auteur algérien et kabyle.
Retrouvez les sur l'article en lien : Karima Berger, Abnousse Shalmani ... et Taos, l'héroïne imaginée par Jibril Daho !

Vous pourrez lire la totalité de l'article :


Enfin, je rappelle que vous avez dorénavant accès à tous mes articles publiés sur le "Times of Israël" en allant sur un lien permanent, en colonne de gauche de ce blog.

J.C

27 janvier 2015

Combattre l'islamisme radical : le discours historique du Président égyptien Abdel Fatah al-Sissi



C'est un discours que l'on peut qualifier d'historique. Il a été prononcé le 28 décembre 2014 par le Président égyptien, le Maréchal al-Sissi, devant les dignitaires de la prestigieuse université théologique Al-Ahzar. Pour la première fois, sans doutes depuis Atatürk, le chef d'Etat d'un grand État musulman - le pays arabe le plus peuplé - plaidait pour une réforme de l'Islam, afin d'extirper les démons de l'idéologie islamiste radicale qui a perverti chez trop de gens le message de Mahomet.
Grand merci à l'indispensable "Memri", en lien permanent, pour avoir révélé ce discours, et honte aux grands médias français qui l'on ignoré ; et cela, même après les attentats de Paris qui ont illustré l'urgence brûlante de ce débat;
Ci-dessous un extrait de ce discours ; et également un extrait vidéo, en arabe sous-titré en français.

«Nous devons révolutionner notre religion….est-il concevable que 1,6 milliards de personnes puissent penser qu’ils doivent tuer les autres membres de l’humanité, qui compte sept milliards de personnes aux fins de pouvoir vivre?… Je dis ces mots ici à Al Azhar, devant cette assemblée d’ulémas…Tout ce que je vous dis, vous ne pouvez pas le comprendre si vous restez coincé dans cet état d’esprit. Vous devez sortir de ce que vous êtes pour être en mesure d’observer et de réfléchir dans une perspective plus éclairée. Je dis et répète que nous sommes face au besoin d’une révolution religieuse. Vous, les imams, êtes responsable devant Dieu. Le monde entier, je le répète, le monde entier attend votre prochain mouvement … car la communauté des croyants est ravagée, détruite ; elle est perdue, et elle l’est à cause de nous ».

J.C


26 janvier 2015

L’effrayant magazine pour enfants du Hezbollah




Illustration du magazine Mahdi

Source : Khaledalameddine.wordpress.com

  
Tiré à 30.000 exemplaires, le magazine Mahdi propose aux jeunes lecteurs des jeux et des récits à la gloire notamment des martyrs.

Dans la revue enfantine du Hezbollah libanais, les héros ne sont pas des princes, des fées ou des sorcières, mais des « résistants tombés contre l’ennemi israélien ». Depuis 11 ans, le puissant parti chiite, avec son magazine illustré Mahdi, inculque aux enfants son idéologie sacro-sainte de « résistance » contre l’Etat hébreu, sa raison d’être depuis sa création dans les années 1980. Il leur offre des récits fictifs inspirés de la vie des combattants du Hezbollah (Parti de Dieu, en arabe), des puzzles représentant ces guérilleros barbus ou encore des dessins enseignant à l’enfant comment éviter les mines.
L’un de ces récits conte l’histoire d’un combattant qui fait détonner une bombe contre une patrouille israélienne au cours de l’occupation du sud du Liban. Dans un autre, le « héros » Amer confie à sa mère sous le sceau du secret qu’il part mener « une opération pour tomber en martyr ». Il se fait exploser, tuant et blessant 25 militaires israéliens (voir des illustrations sur ce blog ). Tiré à 30.000 exemplaires, dont 26.000 distribués par les écoles, le mensuel porte le nom de l’imam al-Mahdi (IXe siècle), le dernier des 12 imams vénérés par les chiites.

« Les exploits la Résistance »

«  Nous voulons inculquer aux enfants les valeurs de la résistance », explique Abbas Charara, le directeur général du magazine. Il réfute néanmoins toute propagande belliqueuse. « Nous n’encourageons pas au port d’armes, mais nous leur faisons connaître les exploits la Résistance (Hezbollah) ». « On leur dit ’tout comme ces grands ont résisté et vaincu, vous pouvez aussi résister et vaincre, tout d’abord en vous éduquant » , explique-t-il.
Jeune lectrice de huit ans, Zahraa, qui est née alors que son père combattait l’armée israélienne, indique « aimer les histoires de résistance et les jeux sympas » de Mahdi. Bête noire d’Israël depuis sa création en 1982 par les Gardiens de la révolution iranienne, le Hezbollah a mené d’innombrables opérations meurtrières contre les troupes de l’État hébreu, les poussant à se retirer du Liban en 2000 après 22 ans d’occupation. Il a déclenché en 2006 une guerre en enlevant deux soldats israéliens, entraînant une riposte dévastatrice d’Israël qui n’a pas réussi à neutraliser ce parti, qui se présentera en vainqueur.

L’imaginaire des enfants

Le Hezbollah revendique sa profonde influence iranienne et la revue en fait de même. Sa rubrique « Le meilleur des leaders » familiarise ainsi les enfants à l’ayatollah Khomeini, fondateur de la République islamique d’Iran. Outre le principe de « résistance », le magazine veut graver dans l’esprit de ses lecteurs de 4 à 17 ans leur appartenance au chiisme. Les puzzles représentent la Mosquée d’Al-Aqsa à Jérusalem, lieu saint de l’islam, Sayeda Zeinab, important lieu de pèlerinage près de Damas, ou encore des combattants portant la bannière de Hussein, un imam vénéré du chiisme.
Pour Fatima Charafeddine, auteur de littérature pour enfants, l’insistance de la revue « sur l’identité religieuse sans véritable mention de l’identité libanaise pousse l’enfant à privilégier son appartenance communautaire à celle de son pays ». « En outre, le magazine va trop loin en plaçant les armes et la violence dans l’imaginaire des enfants. C’est vraiment dangereux ». Mais, selon M. Charara, la revue va au-delà de la thématique politico-religieuse pour encourager les jeunes à lire et approfondir leurs connaissances.

Grenade et arme automatique

Mahdi comprend en effet des articles sur des écrivains, des scientifiques et des personnages historiques comme Alexandre le Grand, Victor Hugo, Albert Einstein ou encore Thomas Edison. Mais ses pages « ludiques » encouragent l’enfant à colorier les « objets utilisés par un résistant », telle une grenade ou une arme automatique. Et à dessiner un « chemin pour éviter » les bombes à sous-munitions laissées par les Israéliens dans le sud du Liban.
La revue n’est pas le seul moyen du Hezbollah pour toucher les jeunes. Sur le site internet « Ilaab wa Qawem » (« Joue et résiste », en arabe), l’internaute trouve des jeux inspirés de ses opérations. L’un d’eux, le « cimetière des envahisseurs », lui propose de « tirer une balle » sur un soldat israélien. Avec comme slogan: « Israël disparaîtra inévitablement ».

Les Echos, le 2 décembre 2014

Source AFP



25 janvier 2015

50 nuances de haine : la réponse de Kamel Daoud, menacé par un appel à la fatwa



Alors qu'un imam salafiste algérien vient d'appeler à le "condamner à mort publiquement", l'auteur de "Meursault, Contre-enquête" a rédigé cette nuit cette chronique. 

Question fascinante : d'où vient que certains se sentent menacés dans leur identité, dans leur conviction religieuse, dans leur conception de l'histoire et dans leur mémoire dès que quelqu'un pense autrement qu'eux? La peur d'être dans l'erreur les poussant donc à imposer l'unanimité et combattre la différence? De la fragilité des convictions intimes? De la haine de soi qui passe par la haine de l'Autre? De toute une histoire d'échecs, de frustrations, d'amour sans issue? De la chute de Grenade? De la colonisation? Labyrinthe.
Mais c'est étrange : ceux qui défendent l'islam comme pensée unique le font souvent avec haine et violence. Ceux qui se sentent et se proclament Arabes de souche ont cette tendance à en faire un fanatisme plutôt qu'une identité heureuse ou un choix de racine capable de récoltes. Ceux qui vous parlent de constantes nationales, de nationalisme et de religion sont souvent agressifs, violents, haineux, ternes, infréquentables et myopes: ils ne voient le monde que comme attaques, complots, manipulations et ruses de l'Occident.
Le regard tourné vers ce Nord qui les écrase, les fascine, les rend jaunes de jalousie. Le dos tourné à l'Afrique où l'on meurt quand cela ne les concerne pas: Dieu a créé l'Occident et eux comme couple du monde, le reste c'est des déchets. Il y a des cheikhs et des fatwas pour chaque femme en jupe, mais pas un seul pour nourrir la faim en Somalie. L'abbé Pierre n'est pas un emploi de musulman ?

Laissons de côté. Gardons l'œil sur la mécanique: de quoi est-elle le sens? Pourquoi l'identité est morbidité? Pourquoi la mémoire est un hurlement par un conte paisible? Pourquoi la foi est méfiance? Mais que défendent ces gens-là qui vous attaquent chaque fois que vous pensez différemment votre nationalité, votre présent ou vos convictions religieuses? Pourquoi réagissent-ils comme des propriétaires bafoués, des maquereaux? Pourquoi se sentent-ils menacés autant par la voix des autres?
Etrange. C'est que le fanatique n'est même pas capable de voir ce qu'il a sous les yeux: un pays faible, un monde «arabe» pauvre et ruiné, une religion réduite à des rites et des fatwas nécrophages après avoir accouché, autrefois, d'Ibn Arabi et un culte de l'identité qui ressemble à de la jaunisse.
C'est qu'il ne s'agit même pas de distinctions idéologiques, linguistiques ou religieuses: l'imbécile identitaire peut tout aussi être francophone chez nous, arabophone, croyant ou passant. Un ami expliqua au chroniqueur que la version cheikh Chemssou laïc existe aussi: avec la même bêtise, aigreur, imbécillité et ridicule. L'un parle au nom de Dieu, l'autre au nom des années 70 et de sa conscience politique douloureuse et l'autre au nom de la lutte impérialiste démodée ou du berbérisme exclusif.

Passons, revenons à la mécanique: de quoi cela est-il le signe? Du déni: rues sales, immeubles hideux, dinar à genoux, Président malade, une dizaine de migrants tués dans un bus sur la route du rapatriement, dépendance au pétrole et au prêche, niveau scolaire misérable, armée faiblarde du Golfe à l'océan, délinquances et comités de surveillance du croissant, corruption, viols, émeutes.
Rien de tout cela ne gêne. Sauf le genou de la femme, l'avis de Kamel Daoud, le film «l'Oranais», dénoncer la solidarité assise et couchée avec la Palestine, l'Occident en général, le bikini en particulier et l'affirmation que je suis Algérien ou le cas d'Israël comme structure des imaginaires morbides.
Pourquoi cela existe ? Pourquoi l'âme algérienne est-elle encerclée par une meute de chiens aigus et des ogres pulpeux?

Kamel Daoud

L'Obs, 17 décembre 2014

Bio express
Né en 1970 à Mostaganem (300 km à l'ouest d'Alger), Kamel Daoud a suivi des études de lettres françaises après un bac en mathématiques. Il est journaliste au «Quotidien d'Oran» où il tient depuis douze ans la chronique la plus lue d'Algérie.
Il est l'auteur de plusieurs récits dont certains ont été réunis dans le recueil «le Minotaure 504» (Sabine Wespieser éditeur, 2011) - initialement paru à Alger sous le titre «la Préface du nègre» (Barzakh, 2008) et distingué par le Prix Mohammed-Dib du meilleur recueil de nouvelles en 2008.
« Meursault, contre-enquête », publié en Algérie par les Editions Barzakh en 2013 et en France par Actes Sud en 2004, est son premier roman. Récompensé par plusieurs prix, dont celui des Cinq Continents, Il a été finaliste du dernier prix Goncourt
Ce mardi 16 décembre, l'imam salafiste Abd El Fattah Hamdache a posté sur sa page Facebook, en arabe, un appel à la fatwa contre lui: "L'écrivain apostat, mécréant, algérien, 'sionisé', criminel insulte Dieu […]. Nous appelons le système algérien à le condamner à mort publiquement." Une pétition a été lancée, en Algérie, pour demander qu'il soit poursuivi en justice

Nota de Jean Corcos :

Kamel Daoud ne le rappelle pas dans cet article, mais cette "fatwa" vient d'abord de la fureur provoquée en Algérie suite à une de ses tribunes, où il reprochait aux Arabes de ne s'indigner que pour le sort des Palestiniens, et jamais pour les drames du monde arabe ou d'ailleurs.

A noter aussi, sur ce lien, les très nombreuses pétitions lancées aussi en France pour soutenir cet intellectuel algérien.