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30 novembre 2014

Antoine Sfeir reçu par les amis du CRIF : une conférence, et une question personnelle




Le célèbre orientaliste Antoine Sfeir a été reçu par "les amis du CRIF", dans le cadre d'un cycle de conférences passionnantes organisé par cette dynamique association.

Devant environ 300 personnes, réunies dans une salle d'un grand hôtel parisien le 5 novembre dernier, il a d'abord répondu aux questions du journaliste Paul Nahon .; puis il s'est prêté aux questions de l'assistance. On trouvera l'enregistrement complet  dans la vidéo publiée par Akadem, en lien ci-dessous.

Soyons précis : son opinion sur l'Iran et sur une entente possible avec Israël - en raison d'ennemis communs que seraient les Arabes sunnites -, ne m'a pas convaincu. Vous pourrez l'entendre, et écouter ensuite notre échange, à partir de 1heure 18 sur l'enregistrement.


J.C

28 novembre 2014

Erdogan : "Les musulmans ont découvert l'Amérique, pas Christophe Colomb"



Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé samedi, très sûr de lui, que le continent américain avait été découvert par des musulmans dès le XIIe siècle, et non pas par le navigateur génois Christophe Colomb plus de deux siècles plus tard. "Les contacts entre l'Amérique latine et l'islam remontent au XIIe siècle. Les musulmans ont découvert l'Amérique en 1178, pas Christophe Colomb", a assuré M. Erdogan lors d'un discours télévisé à Istanbul prononcé à l'occasion d'un sommet des chefs musulmans des pays d'Amérique latine organisé par les autorités turques.


"Des marins musulmans sont arrivés en Amérique dès 1178. Colomb mentionne l'existence d'une mosquée sur une colline le long de la côte cubaine", a-t-il insisté. Sur sa lancée, M. Erdogan s'est même dit prêt à participer à la construction d'une mosquée à l'endroit cité par le marin génois. "Je voudrais bien en parler à mes frères cubains, une mosquée irait parfaitement bien sur cette colline aujourd'hui aussi", a poursuivi le chef de l’État turc. 


Les livres d'histoire enseignent que c'est le marin génois Christophe Colomb qui a, en 1492, posé le premier pied étranger sur le continent américain alors qu'il cherchait avec sa flottille une nouvelle voie maritime pour rallier l'Inde. Des historiens ou théologiens musulmans, ultraminoritaires, ont récemment remis en cause sa découverte, suggérant une présence musulmane antérieure en Amérique, bien qu'aucun vestige d'inspiration islamique n'y ait jamais été découvert.

Dans un article très controversé publié en 1996, l'historien Youssef Mroueh avait mentionné un passage des récits de Colomb dans lequel il fait référence à une mosquée à Cuba. Mais ses confrères, unanimes, ont écarté son hypothèse en assurant que cette "mosquée" n'était qu'une image pour décrire la forme d'un paysage.


Élu président en août, M. Erdogan règne sans partage sur la Turquie depuis 2003. 

La libre Belgique, 15 novembre 2014

Source : AFP


Nota de Jean Corcos :

Décidément, le Président turc fait de plus en plus fort en ce moment. Et il nous ferait vraiment sourire, si on arrivait à surmonter un sentiment de révolte ...

Après donc avoir ré écrit l'Histoire, le voici qui vient d'affirmer que l'égalité entre hommes et femmes est "contre la nature humaine"; en se basant, bien entendu, sur ce que recommande la religion musulmane, qui n'envisagerait pour elles que la maternité comme vocation !

Lire sur ce lien

26 novembre 2014

120 savants musulmans écrivent une « lettre ouverte » au chef de l’État islamique



Plus de 120 savants musulmans du monde entier ont publié sur Internet une « lettre ouverte à Ibrahim Awwad Al-Badri, alias ‘Abu Bakr Al-Baghdadi’, et aux combattants et adhérents du soi-disant’Etat islamique’». La liste des signataires est publiée par ordre alphabétique à la fin du texte, du sultan de Sokoto au Nigeria, Muhammad Saas Ababakar, jusqu’à Zaki Zaidan, professeur de charia à Tanta en Égypte.
L’Égypte – via l’institution Al Azhar, le grand mufti Chawqi Allam notamment – y est particulièrement représentée. Mais d’autres signataires viennent de Jordanie, du Maroc, de Tunisie, du Liban, du Pakistan, d’Indonésie, d’Irak, du Soudan et même d’Arabie saoudite. L’Europe est également représentée avec quelques signatures anglaises, néerlandaises, ou allemandes. Un Français figure également dans la liste : « Marzouk Bakkay, de la Fédération nationale des musulmans de France ». Sans doute la transcription arabe du nom de Merzak el Bekkay, vice-président du Conseil régional du culte musulman d’l’Île-de-France.

« Il est interdit dans l’islam de tuer des innocents »

Un résumé en 24 points expose les fautes commises par le chef autoproclamé du « califat » au regard du droit et des sciences islamiques. Des erreurs longuement commentées, références à l’appui, dans ce texte d’une vingtaine de pages :
« 1. Il est interdit en islam d’émettre fatwas sans posséder toutes les connaissances nécessaires. Même alors, les fatwas doivent suivre la théorie juridique islamique tel que définie dans les textes classiques. Il est également interdit de citer une partie d’un verset du Coran – ou une partie d’un verset – pour en déduire une règle sans regarder tout l’enseignement du Coran et des hadiths lié à cette question. (…) 4 – Il est permis dans l’islam de différer sur n’importe quel sujet, à l’exception des fondements de la religion que tout musulman doit connaître. 5 – Il est interdit dans l’islam d’ignorer la réalité de l’époque contemporaine lorsque l’on rend un avis juridique. 6 – Il est interdit dans l’islam de tuer des innocents. 7 – Il est interdit dans l’islam de tuer des émissaires, des ambassadeurs et des diplomates ; par conséquent, il est interdit de tuer les journalistes et les travailleurs humanitaires. (…) »

Des amis, des voisins

Dans un paragraphe intitulé « Gens du Livre », les auteurs rappellent que l’EI leur a « donné trois choix : jizyah (paiement de l’impôt), l’épée, ou la conversion à l’islam. Vous avez peint leurs maisons rouges, détruit leurs églises, et dans certains cas, pillé leurs maisons et leurs biens. Vous avez tué certains d’entre eux et poussé de nombreux autres à fuir leurs maisons sans rien, à l’exception de leurs vies et des vêtements qu’ils portaient sur leur dos. Ces chrétiens ne sont pas combattants contre l’islam ou des transgresseurs mais des amis, des voisins et concitoyens ».
Du point de vue juridique de la charia, souligne en effet le texte, « ils relèvent tous d’accords anciens, qui ont environ 1400 ans, et les décisions du djihad ne s’appliquent pas à eux. (…) En bref, ils ne sont pas étrangers à ces terres, mais plutôt les peuples autochtones de ces terres avant l’époque islamique ; ils ne sont pas ennemis, mais amis ».

L’esclavage interdit par consensus

Dans un autre paragraphe consacré aux yézidis, considérés par l’EI comme « des adorateurs de Satan » et, pour cette raison, « tués par centaines et enterrés dans des fosses communes », ces savants musulmans affirment, références à l’appui, qu’ils doivent être considérés eux aussi comme des « Gens du Livre ».
Quant à l’esclavage, « aucun érudit de l’islam ne peut contester que l’un des objectifs de l’islam est de (l’) abolir », affirme le texte, qui rappelle que Mohammed lui-même avait affranchi ses esclaves. « Vous avez remis en vigueur une pratique que la charia avait travaillé sans relâche pour réparer et qui était considérée comme interdite par consensus depuis plus d’un siècle », déplorent les auteurs. « Vous portez la responsabilité de ce grand crime et toutes les réactions auxquelles il peut conduire contre l’ensemble des musulmans ».

Revenir à la religion de la miséricorde

En conclusion, ces 120 savants musulmans du monde entier reprochent aux combattants de l’État islamique d’avoir « mal interprété l’islam » et d’en avoir fait « une religion de dureté, de brutalité, de torture et d’assassinat ». « C’est un grand mal et une atteinte à l’islam, aux musulmans et au monde entier », affirment les auteurs, qui appellent les coupables à « se repentir », à « cesser de nuire à autrui et revenir à la religion de la miséricorde ».

Anne-Bénédicte Hoffner

"La Croix", 26 septembre 2014

24 novembre 2014

Kenya. Les islamistes shebab exécutent 28 passagers d'un bus

Le bus kenyan attaqué par les "shebabs"

Des islamistes somaliens shebab ont froidement exécuté samedi 28 passagers d'un bus dans le nord-est du Kenya, près de la frontière somalienne,épargnant les musulmans.

Il s'agit de représailles à la fermeture de mosquées radicales considérées par Nairobi comme liées aux insurgés. Les assaillants ont tendu dans la matinée une embuscade au bus, qui transportait 60 passagers vers Nairobi, peu après son départ de Mandera, localité frontalière de la Somalie. Ils l'ont contraint à s'arrêter, avant de le conduire à l'écart de la route et d'exécuter les passagers identifiés comme n'étant pas musulmans, selon le chef de la police du département de Mandera, Noah Mwavinda. Vingt-huit passagers ont été tués, a-t-il ajouté, un bilan confirmé par la Croix-Rouge kényane.

Une opération de représailles

Les shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont revendiqué cette « opération », leur dernière attaque en date sur le sol kényan.« Les moudjahidines ont mené avec succès une opération près de Mandera (...), revanche des crimes commis par les croisés kényans contre nos frères à Mombasa », a déclaré Cheikh Ali Mohamud Rage, porte-parole des insurgés.Il a indiqué que les shebab avaient « décidé de ne pas laisser (...) impunis (...) la profanation de mosquées, les meurtres, arrestations » à Mombasa. La police a mené depuis lundi une série de raids contre quatre mosquées radicales dans la deuxième ville du Kenya, sur la côte majoritairement musulmane de ce pays qui se revendique à 80% chrétien. Ces mosquées du centre de Mombasa ont été fermées par les autorités, qui estiment qu'elles sont passées sous la coupe de prédicateurs radicaux liés aux shebab et qu'elles servent de bases à la préparation d'attaques. Lundi soir, après la fermeture de deux mosquées, des jeunes avaient attaqué à l'arme blanche des habitants de Mombasa, tuant quatre personnes.

Environ 70 assaillants

Le Kenya a été le théâtre de nombreuses attaques attribuées aux shebab depuis que son armée est entrée dans le Sud somalien en octobre 2011 pour y combattre les islamistes. Les régions frontalières avec la Somalie sont particulièrement touchées. Selon Ibrahim, un passager de 25 ans souhaitant n'être identifié que par son prénom, le bus a essuyé plusieurs tirs peu après la sortie de Mandera. Un passager a été tué lors du mitraillage du bus, a-t-il expliqué, estimant les assaillants à environ 70. « Les passagers ont été séparés en deux groupes. Un où se trouvaient ceux qu'ils (les assaillants) pensaient être musulmans et ceux qu'ils estimaient ne pas l'être », a-t-il raconté à un correspondant de l'AFP. Deux passagers placés dans le second groupe ont réussi à convaincre qu'ils étaient bien musulmans et ont été épargnés, selon lui.

La sécurité n'était pas assurée sur la route

« Nous devons combattre ceux qui persécutent les musulmans et ferment nos lieux de culte », a expliqué aux musulmans celui qui se présentait comme le chef du commando, après leur avoir lu des versets du Coran, selon Ibrahim. Les musulmans ont ensuite été renvoyés à pied vers la localité d'Arabia, à une quinzaine de km de là, a poursuivi ce témoin, racontant avoir vu deux passagers non-musulmans être exécutés d'une balle dans la tête. Selon le chef de la police de Mandera, les shebab ont ensuite tenté de partir avec les passagers non-musulmans dans le bus, mais le véhicule s'est embourbé. « Ils ont donc exécuté leurs prisonniers » et sont passés à pied en Somalie, a-t-il indiqué. Londres et Washington ont assuré se tenir « au côté » du Kenya dans son combat contre « le terrorisme ». Un élu local a mis en cause les autorités kényanes. « Nous avons demandé au gouvernement d'assurer la sécurité » sur cette route « mais ils ont fait la sourde oreille et aujourd'hui nous assistons à un massacre qui était évitable », a réagi cet élu, Abdullahi Abdirahman. Des véhicules - notamment de la police - circulant sur cette route ont déjà été attaqués mais il est parfois difficile de savoir ce qui relève de la criminalité ou d'un groupe armé. Selon une source sécuritaire, c'est la première fois que des civils sont ainsi exécutés de sang-froid sur cet axe.

D'autres attaques du shebab ont fait une centaine de morts cet été

Les shebab avaient déjà revendiqué une série d'attaques qui avaient fait une centaine de morts en juin et juillet dans la région côtière de Lamu, à une centaine de km de la frontière somalienne. Un commando shebab avait exécuté 49 personnes dans la localité de Mpeketoni, épargnant les musulmans.L'attaque la plus spectaculaire et meurtrière reste l'assaut mené en septembre 2013 par un commando shebab contre le centre commercial Westgate de Nairobi, qui avait fait au moins 67 morts.

Source : Ouest-France, 22 novembre 2012

Nota de Jean Corcos :
Je pourrais publier au jour le jour les horreurs commises par les Djihadistes, au Moyen-Orient ou ailleurs, et je ne le fais pas volontairement. J'ai tenu cependant à reprendre cette information pour trois raisons : d'abord le caractère totalement ignoble de ce massacre, cette séparation des passagers d'un bus selon leur religion et l'assassinat systématique des non musulmans ... dans quelle horrible Planète vivons-nous ? C'est un crime de nature vraiment génocidaire. Ensuite, parce que ce mode d'exécution de groupes rappelle le Daesh, et ces "Shebabs" en sont la réplique africaine ; enfin parce que les grands médias, accusés souvent par beaucoup de Musulmans d'être "islamophobes", ont vraiment fait profil bas sur cette horrible actualité.