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30 juin 2013

Et la liberté guidait leurs pas ...



"La liberté guidant le peuple" est un des tableaux les plus célèbres de Delacroix.

Réalisée en 1831, cette toile évoquait le souvenir tout proche des "Trois glorieuses", qui avaient l'année précédente balayé, en quelques jours du mois de juillet, la Monarchie des Bourbons que l'on croyait immortelle. Tout les petits écoliers ont appris, depuis, que le drapeau tricolore, fièrement brandi au premier plan, allait redevenir pour toujours celui de la France.

Ces émeutiers turcs, sur leur barricade, brandissent bien sûr le drapeau de leur pays ; clairement, ce ne sera pas en trois jours que sera déboulonné Erdogan ; mais le rapprochement entre les deux scènes est trop frappant, et ce montage photographique trop réussi pour que j'hésite à le publier ici ... en hommage aux jeunes d'Istanbul et d'ailleurs !

J.C

28 juin 2013

Un blog à l'eau de rose, vraiment ?



La lecture, même en diagonale, de la majorité des blogs et sites juifs francophones m'inspire souvent un profond découragement. Non pas que je sois en opposition avec certaines indignations lorsque Israël est injustement accusé, ou lorsqu'un "politiquement correct" - en déclin, il faut heureusement le constater aussi - interdit toute critique de ses ennemis. Mais ce que je lis dès qu'il est question de l'islam et du monde arabe me déprime presque toujours, alors même que j'ai fait du monde musulman la thématique de ma série radiophonique, et alors que c'est sur le plan des relations judéo musulmanes que je me suis investi, ces dernières années : "affreux, sales et méchants", voilà la peinture raciste et simpliste que j'essaie d'éviter sur ce blog ou sur Judaïques FM ; et voilà aussi, sans doutes, pourquoi d'aucuns peuvent m'accuser de présenter des nouvelles "à l'eau de rose" !

Mais est-ce vraiment le cas ? Trouvez-vous dans votre presse quotidienne - pourtant un peu plus objective qu'avant, comme je l'écrivais plus haut - autant de références à l'antisémitisme d'origine musulmane, ici ou de l'autre côté de la Méditerranée ? Un fort mauvais procès, en vérité.

Je me suis amusé à comptabiliser l'ensemble des articles publiés avec le libellé "antisémitisme" depuis la naissance du blog, en 2005 : il y en a eu 91, soit rapportés au nombre total de publications environ 5 % ... n'était-ce pas déjà assez ?

Merci donc de faire un petit voyage dans les archives en cliquant sur chacun des libellés ci-dessous : et de vérifier, par vous même, que "mon blog n'est pas à l'eau de rose" !

J.C

27 juin 2013

L'Irak est devenu un satellite de l'Iran, par Jacques Benillouche


 Jacques Bennilouche

Introduction :

Mes lecteurs fidèles savent que je suis plutôt sévère sur la "blogosphère juive francophone", et en particulier celle d'Israël : positionnée "à droite toute" dans son immense majorité ; simpliste voire manipulatrice - avec parfois des "faux scoops", elle se complait aussi dans les déchirements internes de cette micro société, dont les récentes élections pour la huitième circonscription des Français de l'Etranger ont été une triste illustration.

Le blog "Temps et contretemps" de Jacques Benillouche en est l'exception qui confirme la règle, par le sérieux, la retenue et la qualité de ses publications : ainsi cet article, fort inquiétant, où il est question de l'Irak que tout le monde a oublié surtout depuis le retrait américain ; et où le gouvernement Maliki est devenu un rouage important de l'axe Iran-Syrie-Hezbollah ... bonne lecture !

J.C

TEMPS et CONTRETEMPS: L’IRAK EST DEVENU UN SATELLITE DE L’IRAN: L’IRAK EST DEVENU UN SATELLITE DE L’IRAN Par Jacques BENILLOUCHE copyright © Temps et Contretemps Guerre Iran-Irak ...

25 juin 2013

Le président de MEMRI : le Printemps arabe est "un noble périple qui suscite la plus haute estime"



Dans un entretien paru le 13 février 2013 dans Times of Israel, Yigal Carmon, président fondateur du MEMRI, a considéré que la poussée islamiste consécutive au Printemps arabe n´est que le début d´un long processus de changement, rappelant qu´il aura fallu  "plusieurs siècles à l´Europe" pour asseoir ses valeurs progressistes. Considérant que la révolution égyptienne a été prise en otage par les islamistes et que ses réels auteurs sont les libéraux, M. Carmon a considéré qu´il était "moralement honteux et politiquement injustifié que l´Amérique soutienne des personnes maintenant l´humanité à la traîne." [1]

Ci-dessous un résumé : 

« C’est véritablement un printemps arabe », a-t-il estimé, précisant que « ces gens se battent pour la liberté, engageant leurs vies chaque jour contre la dictature. » Certains considèrent que les pays arabes ne peuvent ériger de réelles sociétés démocratiques, constate-t-il ; « c’est simplement raciste ». Yigal Carmon rappelle que des déclarations similaires avaient été faites au sujet des Japonais et des Russes lors de la Deuxième Guerre mondiale. L’histoire a prouvé la fausseté de tels préjugés. 

Le président de MEMRI a osé une comparaison avec la Révolution française, dont les fruits furent longs à récolter : si les sceptiques actuels avaient vécu du temps de la Révolution française, « ils auraient dit : mais qu’est-ce que cette révolution ? C’est terrible. Nous aurions préféré que le roi reste en place. » « Le progrès prend du temps », a estimé Carmon ; « il n’y a pas de raccourcis dans l’histoire ». 

Yigal Carmon écarte également la notion d’un islam monolithique qui se serait enraciné dans le monde arabe : il considère qu’en Tunisie, les islamistes doivent leur victoire uniquement au fait qu’ils étaient unis autour du parti Ennahda, non en raison d’une véritable majorité. À Gaza même, où les observateurs croient constater que le Hamas s’est enraciné, des dizaines de milliers de supporters du Fatah sont descendus récemment dans la rue, brandissant des photos de Mohammad Dahlan, icône controversée des services de sécurité de l’Autorité palestinienne. 

Il n’y a donc pas de prise de pouvoir du monde arabe par un islam monolithique, affirme Carmon ; au contraire, il semble que les États se morcellent en structures représentatives de régions, tribus, religions ou groupes ethniques. Les conflits entre ces différents groupes vont se poursuivre, estime Carmon, et seront doublés de combats pour le changement. 

Interrogé sur la politique américaine, le président du MEMRI s’est montré critique à l’égard de l’ouverture du gouvernement Obama aux Frères musulmans et à Mohamed Morsi : « L’Amérique aurait dû se tenir du côté des forces progressistes, non des islamistes. » Il y a problème éthique à appuyer ces forces qui empêchent l’humanité d’avancer, a-t-il commenté. 

Et Israël dans tout cela ? Le Printemps arabe ne menace pas Israël, a estimé cet ancien conseiller d’Itzhak Shamir et d’Itzhak Rabin en contre-terrorisme, car l’Égypte et la Syrie n’ont pas les moyens d’entretenir des armées de haut niveau. 
Et donc, pour la première fois en plusieurs décennies, Israël a enfin la possibilité de consacrer plus de moyens à la santé et à l’éducation.

1. Article intégral en anglais paru sur le site du Times of Israel.

Source : dépêche MEMRI N° 5194

24 juin 2013

L'islam de France est au bord de l'implosion



Introduction :

Cet article daté de vendredi est déjà dépassé, car Dalil Boubakeur a finalement été élu Président du CFCM ce dimanche 23 juin, les grandes associations musulmanes étant arrivées à un compromis. Mais plusieurs éléments de ce "diagnostic", bien sévère, restent fondées, en particulier le boycott de l'UOIF qu'il faudra gérer à l'avenir.

J.C 

La difficulté d'élire un nouveau président du Conseil français du culte musulman révèle la profondeur des divisions qui déchirent la religion.
Ingouvernable. L'islam de France ne parvient pas à désigner le nouveau président du Conseil français du culte musulman (CFCM1). L'élection, prévue ce dimanche, devait couronner, presque jour pour jour, le 10e anniversaire de cette institution. Mais les querelles internes sapent une nouvelle fois ce jeune édifice voulu par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur. Il visait à donner à la seconde religion de France une représentativité éloignée des extrêmes et des influences étrangères.

Les membres du conseil d'administration qui doivent se réunir dimanche sont issus d'un premier tour d'élections régionales qui s'est déroulé le 8 juin dernier. Ils vont très probablement voter un… report de l'élection du nouveau président en remplacement de Mohammed Moussaoui2, non rééligible. Ce modéré, d'origine marocaine, pourrait même rester provisoirement à la tête de l'instance jusqu'à la rentrée dans l'attente d'un climat plus serein.
Sauf coup de théâtre, les délégués de l'islam de France, réunis à Paris pour le sommet le plus important de cette instance, ne seront donc pas en mesure de choisir un homme et une équipe parce qu'ils sont bloqués par des considérations d'origines nationales. En clair, la perpétuelle querelle entre Algériens et Marocains…

Même si l'affaire était prévisible -depuis la naissance du concept du CFCM, avec Jean-Pierre Chevènement en 1999, l'origine nationale des musulmans vivants en France n'a cessé d'empoisonner leurs relations-, c'est un échec cuisant car c'est justement pour exorciser ce démon de la division que la récente réforme du CFCM avait été pensée.


Parfaite sur le papier et votée à une grande majorité par toutes les fédérations en février, cette réforme qui comportait aussi des modifications du mode de scrutin pour tenter de corriger les effets pervers d'un système de sièges fondé sur les surfaces métriques des mosquées (ce qui avantage les mosquées «marocaines», construites plus récemment, au détriment des mosquées «algériennes», plus anciennes) s'est brutalement grippée.
La première panne est venue de l'UOIF. Cette puissante fédération, qui avait déjà boycotté les élections de 2011 mais était revenue dans le processus de réforme cette année, a subitement décidé, l'avant-veille des élections régionales, le 8 juin, de ne pas participer aux élections4. Deux motifs ont été invoqués. Le premier, officiel, et assez technique, touche la composition des listes régionales. L'UOIF voulait voir des listes «uniques» avec des représentants de toutes les fédérations. Le second, officieux, est «l'humiliation» ressentie par cette fédération qui normalement aurait pu prétendre prendre la première présidence du CFCM dimanche pour 18 mois, selon les règles de la tournante. Mais cela lui a été refusé par le RMF et la Grande Mosquée de Paris.
La seconde panne est venue de ces deux dernières fédérations. Dalil Boubakeur5, le célèbre recteur de la Mosquée de Paris, était pressenti pour revenir à la présidence du CFCM. Mais il a finalement refusé, proposant Me Chems-eddine Hafiz. Problème, toutefois: ce dernier, avocat, vient de défendre le Polisario dans un procès à Bruxelles. Ce qui indispose de façon rédhibitoire les Marocains en raison de la question du Sahara, pomme de discorde entre l'Algérie et le Maroc…
Troisième panne, l'annonce cette semaine par les recteurs des mosquées de Lyon et de Saint-Étienne de la création d'une sorte de CFCM parallèle. Ils estiment que la réforme du CFCM a oublié les mosquées indépendantes au profit des grandes fédérations!
Quatrième panne, et pas la moindre, les fédérations musulmanes constatent la «non-implication» du ministère de l'Intérieur dans les difficultés du CFCM. Un expert commente: «Manuel Valls ne s'intéresse pas au CFCM, il ne perçoit l'islam que sous l'angle sécuritaire.»

Jean-Marie Guénois,

Le Figaro, 21 juin 2013