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19 octobre 2012

Roger Saïd, in memoriam



Décidément, cette triste rubrique n'en finit pas d'être remplie cette année, et je dois évoquer aujourd'hui la disparition du dernier responsable de la communauté juive d'Algérie, Roger Saïd.
Je me souviens très bien de l'interview que nous avions menée, mon ami Emile Moatti et moi-même, dans une émission diffusée le 23 mars 2003 et intitulée "Les religions dans la tourmente des conflits" ... il faut dire que l'invasion américaine de l'Irak venait de commencer ! Deux invités reçus ce jour là, donc, Tahar Absi, universitaire algérien, et Roger Saïd. Nous avions parlé, entre autre, de la minuscule communauté juive qui subsistait dans son pays, une cinquantaine de personnes âgées et privées en fait de toute structure communautaire (seule la synagogue d'Alger resterait en fonction à ce jour, mais sans Rabbin). Sans doutes soucieux de préserver ce qui pouvait encore l'être en Algérie, Roger Saïd - lui même se partageant entre la France et sa terre natale - ne voulait manifestement pas présenter un tableau sombre de la situation.

C'est au hasard d'un "surf" sur le Web que j'ai découvert un message laissé par un Internaute algérien sur le forum "Zlabia" des Juifs d'Algérie, en voici un large extrait :

"Roger Saïd est mort dans l’anonymat

Le représentant de la communauté juive en Algérie et des 25 synagogues que compte le pays, Maître Roger Saïd, est mort dans l’anonymat en France, le 7 août, des suites d’une longue maladie.

Jusque-là, aucune annonce officielle des autorités algériennes, quant à la mort de cet avocat de profession. Rappelons qu’en 2009, les autorités algériennes avaient donné une accréditation à un organisme représentant la religion juive en Algérie, présidé par feu Roger Saïd, qui faisait suite à la loi, datée de février 2006, portant sur les organisations des cultes non musulmans. Roger Saïd était aussi l’une des rares personnes de confession juive qui affichait, en Algérie, son appartenance religieuse et raciale.

D’ailleurs, même s’il avait décidé de s’installer en France il y a une dizaine d’années, il continuait toutefois de visiter l’Algérie de manière très régulière pour s’occuper notamment des synagogues et des cimetières juifs. Très connu à Blida, il était ainsi, avant sa mort, le doyen des avocats inscrits au barreau de Blida, et ce, depuis 1949. L’immeuble où est situé son cabinet (rue d’Alger) comporte toujours, sur sa façade, une transcription forgée de son nom. Pour le moment, rien n’a encore filtré sur son successeur.

Source : Mohamed Benzerga - El Watan.com - Le 13 août 2012"


J.C