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16 octobre 2010

Les frontières du Jihad et la France : Jean-Pierre Filiu sera mon invité le 24 octobre



Nous allons revenir avec cette émission à une actualité brûlante, puisque nous allons parler d'Al-Qaïda et du terrorisme. En fait et depuis les attentats du 11 septembre, nous sommes entrés dans une nouvelle ère avec le spectre de cette nébuleuse terroriste, qui revient au premier plan des informations ou s'éclipse, au gré des méga-attentats réussis ou ratés. L'enlèvement dans la nuit du 15 au 16 septembre de 7 otages au Niger, dont cinq Français, par l'organisation AQMI ("Al-Qaïda au Maghreb islamique") a rappelé au grand public que l'Afrique est devenue, depuis plusieurs années, un des champs de bataille du Jihad international - un grand public, remarquons le au passage, assez peu remué par l'assassinat quelques semaines plus tôt et par la même AQMI, de l'otage Michel Germaneau. Mais peu de temps après, ce sont des écoutes de Jihadistes se cachant au Waziristân, à la frontière de l'Afghanistan, qui ont fait craindre une série de méga-attentats sur notre sol et dans d'autres pays européens : on se souvient que les Etats-Unis, puis d'autres pays ont mis en garde leurs ressortissants contre des risques terroristes en Europe, risques auxquels à nouveau la majorité de nos compatriotes ne croient toujours pas. Alors que faut-il penser ? La France est-elle en première ligne d'une offensive nouvelle d'Al-Qaïda et des organisations affiliées, et pourquoi ? Pour en parler, j'ai invité dans mon émission un des meilleurs experts de la question, Jean-Pierre Filiu. Jean-Pierre Filiu est historien et arabisant. C'est à la fois un théoricien et un homme de terrain, puisqu'il a accompli des missions humanitaires au Liban et en Afghanistan. Professeur associé à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris, il a étudié en profondeur à la fois les différents mouvements jihadistes dans l'histoire et dans le monde entier, mais aussi le phénomène Al-Qaïda et ceci a été synthétisé dans deux ouvrages, "Les frontières du Jihad", publié aux éditions Fayard, et "Les neuf vies d'Al-Qaïda", chez le même éditeur. Je n'ai eu le temps de lire que le premier livre, nous n'aurons pas le temps d'en parler en profondeur, mais je me réfèrerai à certains passages qui apportent vraiment des éclairages intéressants.
Parmi les questions que je poserai à Jean-Pierre Filiu :
- avez-vous été surpris par la prise d'otages d'Arlit, au Niger ? Comment l'interprétez-vous ? Quels en sont les mobiles ?
- à propos de l'AQMI : c'est une organisation qui a fait allégeance à Al-Qaïda en 2007, on sait, en gros, qu'elle est née à partir des résidus du GSPC algérien - "groupe salafiste pour la prédication et le combat". Combien sont-ils ? S'agit-il maintenant d'un groupe transnational ? Qui les a rejoint, et pourquoi ? Comment sont-ils financés ? Et surtout, obéissent-ils à des ordres précis venant de l'état-major d'Al-Qaïda - on se souvient que Ayman Al Zawahiri, le bras droit de Ben Laden, a diffusé de nombreux messages menaçant la France, à cause de la prohibition du foulard islamique à l'école, puis de la Burqa, et à cause aussi de son passé colonial ?
- Pour les risques terroristes en Europe et en France en particulier, on a beaucoup parlé des alertes reçues par les services de renseignement occidentaux concernant des Européens musulmans, qui reviendraient ici, sauraient se fondre dans la population, puis réaliser des méga-attentats.  Mais il y aussi les convertis, et votre livre évoque des figures ayant basculé dans le terrorisme : est-ce qu'un jeune Occidental devient jihadiste en raison d'une destinée personnelle, ou suite à un lavage de cerveau habilement mené ? Et dans ce cas, ne faut-il pas s'inquiéter en raison de l'expansion de l'islam salafiste dans les Cités de banlieue, voire même dans les grandes métropoles ?
- vous rappelez que Zawahiri a affirmé : "plus de la moitié de la bataille se déroule sur la scène médiatique". J'aimerais que vous nous donniez votre avis sur le rôle de propagandiste "passif" des chaines satellitaires arabes, surtout Al-Jazeera, qui  retransmettent systématiquement les enregistrements vidéos des responsables d'Al-Qaïda : où en est-on ? Cette chaîne n'est-elle pas interdite par certains gouvernements arabes qui redoutent les Jihadistes ? Et ce rôle de diffuseur, est-il assumé pour des raisons idéologiques ou pour faire de l'audimat ?

Une émission passionnante ... j'espère que vous serez nombreux à l'écoute dimanche prochain !

J.C