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23 juin 2010

"Jusqu'où ira la Turquie ?" par André Nahum

Bonjour,

Cédant aux formidables pressions internationales, Netanyahou a considérablement allégé le blocus de Gaza.
Il n’avait pas le choix.
Je ne saurais vous dire si ce blocus était utile ou inutile; efficace ou non mais il est certain que cette reculade renforce considérablement le Hamas, mouvement terroriste qui a su s’attirer la sympathie du monde entier malgré ses agissements et le traitement inhumain qu’il fait subir depuis quatre ans au malheureux Guilad Chalit, dont le sort n’émeut pas plus que ça les soi-disant humanitaires.
Après tout, n’est-ce pas, il ne s’agit que d’un juif !
Ces mesures suffiront-elles à calmer le premier ministre turc M. Erdogan qui exige outre la fin du blocus de Gaza dans les plus brefs délais,:
-des excuses officielles d’Israël,
-la restitution immédiate des bateaux saisis,
-le paiement de compensations à la Turquie,
-la mise en place d’une commission d’enquête internationale.

Autrement dit une capitulation sans conditions.

"Nous sommes décidés à aller de l’avant, même si la Turquie risque de souffrir" a déclaré son ministre de la défense M. Vecdi Gvnul.
lequel s’est empressé tout de même d’ajouter que le contrat prévoyant la fourniture par Israël de 10 drones "Heron" serait mené à son terme.
Pas fou, le ministre !
Il sait bien que les avions sans pilote israéliens sont les meilleurs du monde et qu’il serait stupide de s’en priver.

On peut alors se demander jusqu’où veut aller le gouvernement d’Ankara .
Souhaite-t-il une rupture totale ou veut-il maintenir quelque lien diplomatique au niveau des attachés d’ambassade ainsi qu’un minimum de relations commerciales ?
Deuxième question : quel impact aura cette brouille israélo-turque sur les relations du gouvernement Erdogan avec les Etats-Unis et l’OTAN dont la Turquie est membre à part entière ?

Tony Judt n’hésite pas à écrire contre toute évidence dans le New-York Times cité par le Courrier international ;
"Israël est désormais le plus gros fardeau stratégique des Etats-Unis. au Moyen-Orient et en Asie centrale. A cause d’Israël, nous risquons aujourd’hui fortement de "perdre" la Turquie, une démocratie musulmane, pivot des enjeux au Proche-Orient et en Asie centrale".

Cette analyse reflète peut-être le sentiment d’une partie de l’administration Obama mais ne correspond pas à la vérité ni aux sentiments du peuple américain, car Israël n’est nullement responsable de la nouvelle politique du gouvernement turc, tourné maintenant vers l’Iran et ses anciennes colonies arabes et musulmanes du temps du califat en prenant ses distances avec le monde occidental et ses valeurs de laïcité.
Une politique prévisible depuis l’arrivée au pouvoir d’un parti islamiste, pudiquement qualifié de "modéré".
Une politique qui doit obligatoirement passer par une hostilité affichée envers Israël.
Ne voit-on pas que le gouvernement turc s’il n’a pas organisé lui-même l’équipée de la flottille pour Gaza, a au moins fermé les yeux, en sachant, parfaitement qu’un drame pourrait survenir.

Qu’on arrête alors de mettre sans cesse Israël en accusation et que l’on arrête surtout de tenter de culpabiliser et d’éloigner de lui les Juifs de la diaspora.

S’il y a, et c’est normal, des différences d’appréciations, il n’y a pas de rupture au sein du peuple juif dont l’immense majorité se tient fermement aux côtés d’Israël, car il sait que son existence est nécessaire à sa propre survie en temps que peuple.


André Nahum
Judaïques FM
23 juin 2010

Nota de Jean Corcos :
Petite note d'optimisme malgré tout en ce qui concerne la Turquie ... les relations entre militaires des deux pays ne semblent pas complètement rompues, comme on peut le lire
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