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08 juillet 2011

Des esclaves sexuelles pour lutter contre l’adultère?

Salwa al-Mutairi, une militante politique et ancienne candidate aux élections législatives a demandé la légalisation d’esclaves féminins pour les hommes musulmans du Koweït, explique Kuwait Times. Selon elle, cela permettrait d’éloigner les hommes de l’adultère et de la corruption. 
Elle déclare:
«Nous voulons que nos jeunes soient protégés contre l’adultère.»
Dans une vidéo, Salwa al-Mutairi explique avoir discuté avec des membres du clergé; la plupart des hommes seraient tentés par des comportements déviants avec leurs domestiques. Il est donc nécessaire d’acheter des femmes dans une agence spécialement créée pour fournir de «bonnes esclaves» à des fins sexuelles. Elle imagine le fonctionnement de ces agences de la même façon que celles qui proposent actuellement des femmes de ménage.
Dans le Coran (23:1-6) il est stipulé que les croyants sont exempts de reproches s'ils ont des pratiques sexuelles avec celles qui les ont rejoint dans le mariage ou les captifs. Salwa al-Mutairi précise qu'il ne serait pas possible de rendre captives des femmes du Koweït, il faut donc les chercher à l'extérieur. Elle estime que ces filles pourraient être des «prisonnières de guerre» de pays frappés par la guerre comme la Tchétchénie. Selon elle, ces prisonnières seraient en fait des «concubines».  Ainsi, la femme ne serait pas mariée. En effet, en islam, le mariage avec plusieurs épouses est autorisé, à condition que l’homme se sente capable d’être juste avec chacune d’elle.
Pour étayer ses propos, elle souligne dans la vidéo (ci-dessous en arabe) qu’il n’y a pas d’«interdiction religieuse» (haram) à ce sujet et que l’islam a toujours autorisé des esclaves sexuelles pendant le voyage pour la Mecque. Elle dit aussi avoir vérifié ces informations auprès d’un mufti.  
Elle rappelle aussi que le calife Haroun al-Rashid (cinquième calife 766-809 qui fut gouverneur d’Égypte, de Syrie, d’Arménie et d’Azerbaïdjan) avait plus de 2.000 concubines en sa possession lorsqu’il est mort.
Or, le Koweït est un petit pays, riche, dont l'économie dépend en grande partie du pétrole. Les ONG des droits de l'homme considèrent que ce pays pratique l'esclavage déjà de façon intense, en employant plus de 500.000 femmes étrangères pour les travaux domestiques (principalement en provenance de l'Inde, du Népal, du Sri Lanka, de l'Indonésie ou des Philippines). Certaines de ces femmes sont déjà victimes d'exploitation sexuelle et de prostitution forcée. 

Slate.fr,
le 9 juin 2011