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16 mars 2009

Comment l’ONU enterre les droits de l’homme, 1 : l’offensive contre les démocraties. Malka Marcovich sera mon invitée le 22 mars


Malka Marcovich est historienne, et son engagement auprès des femmes l’a faite travailler comme consultante pour différentes institutions, ONG ou ministères. Ce travail l’a faite ainsi voyager en Europe et dans le reste du Monde, et l’a conduite à rentrer dans les arcanes des Nations Unies, cette institution prestigieuse, née d’une coalition des peuples libres pendant la Seconde Guerre Mondiale. Pratiquement personne ne s’émeut, dans notre pays, de la lente dérive de l’ONU qui n’est plus - grâce à son plus grand succès, qui a été la décolonisation - un forum de pays majoritairement démocratiques et occidentaux, mais qui est devenue une assemblée d’états pour la plupart nouveaux, gouvernés par des dictatures ne se reconnaissant pas dans les principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Cela a effrayé Malka Marcovich, et l’a conduite à écrire un livre remarquablement dense et documenté, « Les nations désunies. Comment l’ONU enterre les droits de l’homme » (Editions Jacob Duvernet).

Je dois dire que la lecture de cet ouvrage m’a profondément ébranlé et pas mal déprimé, parce que je me suis rendu compte que, au-delà du non respect des droits de l’homme dans une vaste partie de l’humanité, le problème était maintenant posé chez nous, dans nos démocraties, qui sont culpabilisées, attaquées dans leurs valeurs, et qui risquent faute de réactions de se voir imposer un formidable retour en arrière en matière de libertés individuelles. Vu l’importance du sujet, j’ai décidé de structurer notre interview en deux parties : pour la première émission, qui doit être diffusée le 22 mars, nous ferons l’historique de ce naufrage, nous verrons comment le phénomène s’est aggravé depuis environ dix ans, et puis nous parlerons de cette offensive idéologique des dictatures contre les démocraties.

Parmi les questions qui seront posées à Malka Marcovich :

- Est-ce qu’il n’y avait pas une lacune grave dans la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, dans la mesure où elle voulait garantir de façon abstraite les droits de l’homme, sans poser comme condition que ce n’était pas possible sans démocratie ?
- Qu’en est-il de « la charte arabe des droits de l’homme » adoptée en 1994, de la « déclaration des droits de l’homme en islam » adoptée par l’Organisation de la Conférence Islamique au Caire, en 1990 ? Ces textes ont-ils des points communs avec nos normes, ou sont-ils porteurs d’un programme politique précis ?
- Les pays qui, aujourd’hui, sont les plus agressifs à la fois contre Israël - l’Iran mais aussi à la plupart des pays arabes - ont des arguments qui reviennent de façon récurrente, et contre lesquels nos médias et nos gouvernements ne réagissent pas : l’argument du « relativisme culturel » - en gros les dictatures ou les théocraties islamiques disent que leurs régimes ont une valeur absolue, liée à l’essence de leur traditions ; et puis l’autre argument, c’est celui du « deux poids deux mesures », qui fait rejeter toute exportation des droits individuels comme une marque de mépris néocolonial à l’égard des peuples du « Sud ». Pourquoi une telle faiblesse de nos réponses ?
- Est-ce que le concept « d’islamophobie », qui s’est imposé dans de nombreuses résolutions de l’ONU, ne va pas remettre en question la liberté d’expression chez nous ?

A moins d’un mois de la conférence de l’ONU à Genève dite « Durban II », je vous souhaite très nombreux à l’écoute dimanche prochain !

J.C