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23 juillet 2009

Ces Chrétiens qu'on persécute

Introduction :Voilà donc que la presse commence - un peu - à parler d’une réalité non « politiquement correcte », celle des persécutions anti-chrétiennes. Sujet plutôt tabou en Europe (à la fois en raison d’une déchristianisation accélérée, et de la mauvais conscience envers des ex-colonisés d’autres religions), il commence enfin à être abordé. On en a reparlé tout dernièrement, suite à une nouvelle vague d'attentats contre les Chrétiens d'Irak, qui ont déjà pris la fuite en grand nombre.
L’hebdomadaire « Valeurs actuelles » a consacré à ce sujet, voici déjà plus d'un an et demi, un article fort éloquent, que l’on pourra lire dans son intégralité sur ce lien. Son auteur est Thomas Grimaux, auteur du « Livre noir des nouvelles persécutions antichrétiennes » (Editions Favre).
Ci-dessous un extrait de l’article, consacré au triste sort des Chrétiens dans une grande partie des pays à majorité musulmane.

J.C
Le phé­­no­mène fondamentaliste musulman est depuis quelques années la principale source de ces nouvelles persécutions. Pour comprendre sa haine radicale du "croisé", il suffit de lire les programmes des mouvements les plus en vue, quelle que soit l’aire culturelle ou ethnique dans laquelle il s’exprime.
Dans de nombreux pays, la simple lecture de la constitution - établie sur la charia, la loi islamique - est édifiante. L’Arabie Saoudite est le cas le plus typique. Le culte catholique y est interdit aux centaines de milliers de chrétiens qui travaillent dans le pays. Ils ne peuvent même pas se réunir chez eux, pour une simple prière ! Dans le nord du Nigeria, en Afghanistan, au Pakistan, en Indonésie, en Malaisie, mais aussi en Algérie, depuis la loi "anticonversion" de mars 2006, la situation est quasi identique.
En Turquie, tout élève qui parle en classe du génocide arménien de 1915 est passible d’une punition. L’Église catholique turque demande sa reconnaissance officielle depuis 1970. En vain jusqu’à aujourd’hui. Pour faire bonne mesure, le gouvernement a confisqué, depuis 2002, les trois quarts des propriétés du patriarcat oecuménique.
Au Turkménistan, les rares prêtres présents doivent exercer leur ministère en faveur des seuls ressortissants étrangers. Au Bangladesh, la minorité chrétienne se garde bien de célébrer Noël, faute de protection policière. Au Kosovo, placé sous la tutelle officielle de l’Otan et de l’Onu, plus de cent cinquante églises et couvents ont été détruits depuis 1999. À Pristina, la capitale de la province, l’église du Christ-Sauveur a été transformée en toilettes publiques. Même dans les paisibles et séduisantes Maldives, les dirigeants doivent être obli­gatoirement musulmans sunnites. Le culte catholique y est prohibé.
Ces pays d’islam ont développé une pensée structurée, à la fois philosophique et théologique, qui promeut la soumission ou l’élimination de fait, puis de droit, du christianisme. Le processus est toujours le même, afin d’instaurer un sentiment d’insécurité permanente : insultes, calomnies (comme dans les manuels scolaires égyptiens ou les BD du Hamas), crachats au passage du chrétien, menaces.
À Diyarbakir, la grande ville du sud-est de la Turquie, le principal imam a pu clamer dans un de ses prêches, sans apparemment choquer les autorités : « Les transferts d’organes sont licites sauf pour les prostituées, les drogués et les chrétiens. » Progressivement, la pression est telle que les jeunes filles chrétiennes se voient contraintes à porter le voile. Cela se vérifie depuis quelques années au Liban ou en Palestine.
Les enlèvements de prêtres ou de simples fidèles se sont multipliés aux Philippines et en Irak, à la faveur d’une campagne de terreur. « Les chrétiens sont poussés à l’exil pour fuir la violence de groupes fondamentalistes », constatait le 20 novembre le Secrétariat général du synode des évêques d’Asie.
Mgr Giovanni Lajolo, secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États, déplore la situation particulièrement douloureuse des chrétiens au Moyen-Orient : « La proportion des catholiques a été divisée par dix en Iran depuis 1973 et ne représente plus que 0,01 % de la population totale. Sur la même période, elle a été réduite de deux tiers en Irak, passant de 2,6 % à 1 %. En Syrie, les catholiques ne constituent plus que 1,9 % de la population contre 2,8 % en 1973. Enfin, en Israël et en Palestine, elle a été presque divisée par deux, passant de 1,9 % à 1 %. »
Ces départs affaiblissent les communautés chrétiennes et réduisent la liberté d’action de l’Église : « La carence de liberté religieuse se manifeste en particulier par des entraves à la communication entre communautés de fidèles et évêques, entre les évêques et le pape, l’interdiction de créer une conférence épiscopale ou l’obtention des visas pour les agents pastoraux, la limitation de la construction d’églises ou encore l’écartement de la vie publique. » Le catalogue des persécutions sanglantes en terre d’islam est un long martyrologe. Trop souvent, il semble laisser indifférent les défenseurs patentés des droits de l’homme.

Thomas Grimaux, 
Valeurs actuelles », 21 décembre 2007