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28 décembre 2006

Il neige, rions !

Les Ministres des A.E d'Egypte et d'Israël,
Ahmed Aboul Gheit et Tzipi Livni
(photo A.P, Jérusalem 27 décembre 2006)

Décidément, vous allez trouver que je publie souvent des photos de Tzipi Livni. C'est vrai qu'elle a du charme, et qu'il faut bien compenser les clichés de l'antisémite à faciès de chimpanzé qui préside l'Iran ... Et puis j'ai particulièrement du plaisir à mettre en valeur les rencontres israélo-arabes, en partie parce qu'il ne faut pas désespérer, en partie parce que cela met en rage les internautes racistes de tous bords.

Je ne sais pas ce qui a mis la Ministre en joie, peut-être que son homologue égyptien avait fait une blague percutante, peut-être qu'il fallait se détendre un peu alors que le contexte est bien difficile. La veille, les bombardements du Djihad islamique avaient fait deux blessés graves à Sderot, et l'armée était priée de répliquer "ponctuellement, mais avec des limites" contre les lanceurs de Kassam : la quadrature du cercle ! Lors de mon émission du 17 décembre avec François Heisbourg, j'avais évoqué les 40 tonnes d'armements en provenance du Sinaï égyptien et à destination du Hamas, qui seraient rentrées cette année à Gaza. Faiblesse égyptienne ? Impuissance ou regards détournés ? "La région file un très mauvais coton" avait reconnu cet expert en géostratégie, pourtant connu pour sa prudence.

Une autre explication à cette bonne humeur (celle-là, bien concrète et politique), nous vient d’une information tombée ce matin : comme suite au « sommet » Olmert - Abou Mazen de samedi dernier - et sans doutes aussi à des échanges en coulisses avec Hosni Moubarak -, Israël a autorisé le transfert de 2000 fusils d’assaut et de larges quantités de munitions, en provenance d’Égypte. Ces armes ont transité par son territoire, avant d’être remises au poste frontière de Karni aux forces de sécurité palestiniennes loyales au Président de l’A.P : un exemple concret de coordination entre Israël et les « Arabes modérés », face aux islamistes qui veulent conquérir la région ... Il y a donc clairement deux guerres en pointillé à la frontière de Gaza : une "classique" entre Israéliens et Palestiniens, le Hamas se préparant sur le modèle et avec l'aide du Hezbollah ; l'autre, inter-palestinienne, inévitable si le Président Mahmoud Abbas veut vraiment négocier, ce que refuse furieusement "l'axe du mal" islamiste.

En attendant le déluge (il neigeait d'ailleurs sur Jérusalem ce mercredi), cela fait du bien de rire de bon cœur.

J.C