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23 octobre 2006

Quand les intellectuels parisiens louaient Khomeyni


Jean Corcos et Houchang Nahavandi, photo prise dans le studio de Judaïques FM,13 octobre 2006

Introduction :
Cette photo a été prise juste après l'enregistrement de notre émission, diffusée le 22/10/2006. C'était la première fois que j'avais le plaisir d'accueillir à la radio l'auteur, qui est un témoin exceptionnel du règne du dernier Shah d'Iran et des circonstances de sa chute. Je reproduis ci-dessous un extrait de son livre "Iran, le choc des ambitions" (éditions Aquilion), où il décrit l'aveuglement des intellectuels parisiens qui adulèrent l'ayatollah Khomeyni lors de son séjour à Neauphle-le-Chateau.
J.C

Citation on line

Houchang Nahavandi
« Iran, le choc des ambitions » (Editions Aquilion)

« Toute une partie de l’intelligentsia occidentale, française surtout, crie à la divine surprise. Des comités de soutien sont créés. Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir et surtout Michel Foucault en prennent la tête. Saint Germain-des-Prés trouve une nouvelle cause à défendre et promouvoir, et se mobilise pour Rouhallah Khomeyni.
Michel Foucault se rend à deux reprises en Iran - septembre et novembre 1978 -, écrit une série d’articles dithyrambiques sur Rouhallah Khomeyni dans la grande presse occidentale, "Le Monde" notamment. Il le rencontre au moins une fois à Neauphle-le-Château, analyse ses positions philosophiques.
Simone de Beauvoir se rend également en Iran pour soutenir la révolution islamiste. Jean-Paul Sartre se contente de prises de positions parisiennes. Par la suite, voyant la tournure prise par les évènements, Madame de Beauvoir rectifiera quelque peu sa position. Michel Foucault, quant à lui, se contentera, à peine, de vagues regrets.
Au cours de cette période, le terrorisme intellectuel interdisait tout doute, toute question en la matière.
André Fontaine commente l’évènement dans "Le Monde" en titrant son grand article « Le retour du divin ». En comparant Rouhallah Khomeyni à Jean-Paul II, il évoque « le besoin d’identité, élément essentiel de dignité consubstantiel à l’homme » que lui inspire le triomphe du personnage, et rêve que « les représentants des religions révélées [puissent] se rencontrer pour voir ce qu’ils pourraient faire, les esprits forts ayant échoué, pour la Paix du monde ». L’article, traduit, a un grand retentissement en Iran. (...)
Le parti socialiste que dirige François Mitterand proclame « son soutien résolu » au mouvement. Le PS organise une manifestation publique de soutien et son bureau exécutif salue le 14 février 1979 la victoire de la révolution islamique « mouvement populaire d’une ampleur exceptionnelle dans l’histoire contemporaine ».